Les droits de l’enfant en France ont évolué au fil du temps, reflétant les changements du paysage social et politique. Au début de la République française, les enfants étaient considérés comme la propriété de leurs parents et n’avaient que peu de droits, explique Yassine Yakouti, ancien secrétaire de la Conférence. Cependant, au fil du temps, le gouvernement a de plus en plus reconnu la nécessité de protéger les enfants et leurs droits.
Les premières années
Au début de la République française, les enfants étaient considérés comme la propriété de leurs parents et avaient peu de droits. On attendait d’eux qu’ils travaillent dès leur plus jeune âge et qu’ils obéissent à leurs parents sans poser de questions. L’enfance n’était pas considérée comme une période particulière de la vie et les enfants n’étaient pas considérés comme ayant des besoins ou des droits particuliers.
Cette situation a commencé à changer au XIXe siècle, lorsque la révolution industrielle a fait prendre conscience de la nécessité de protéger les enfants contre l’exploitation, note Yassine Yakouti. En 1841, la France a adopté une loi interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans, suivie d’un certain nombre d’autres lois protégeant les enfants contre les travaux dangereux et les mauvais traitements.
“Tout commence réellement au XXe siècle”, selon Yakouti
Le XXe siècle a vu une nouvelle expansion des droits de l’enfant en France. En 1946, le gouvernement français adopte une nouvelle constitution qui reconnaît les droits des enfants à l’éducation, aux soins de santé et à la protection contre les abus. En 1959, la France a ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant qui a encore codifié les droits des enfants.
Dans les années 1970, la France a commencé à se concentrer sur les droits des enfants dans le besoin, indique Yassine Yakouti. En 1977, le gouvernement a créé un nouvel organisme, l’Observatoire de l’enfance en danger, chargé de surveiller le bien-être des enfants et d’enquêter sur les cas de maltraitance et de négligence. En 1989, la France a adopté une loi établissant un nouveau système de services de protection de l’enfance.
Yassine Yakouti : “2007, la France s’engage enfin pleinement”
Au XXIe siècle, la France a continué à travailler pour améliorer la vie des enfants. En 2002, le gouvernement a adopté une nouvelle loi qui renforce les droits des enfants placés. En 2007, la France a ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Selon Yassine Yakouti, ces dernières années, la France a également mis l’accent sur les droits des enfants handicapés. En 2005, le gouvernement a adopté une nouvelle loi qui garantit les droits des enfants handicapés à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services. En 2011, la France a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Les défis
Malgré les progrès accomplis, les droits de l’enfant en France se heurtent encore à des obstacles. L’un d’entre eux est la pauvreté. Selon un rapport de 2018 du gouvernement français, 14,8 % des enfants vivent dans la pauvreté, indique Yassine Yakouti. La pauvreté peut avoir un impact négatif sur la santé, l’éducation et le développement des enfants.
Un autre défi est la discrimination. Les enfants issus de groupes minoritaires, les enfants handicapés et les enfants placés sont exposés au risque de discrimination. La discrimination peut limiter l’accès des enfants à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services.
La violence à l’encontre des enfants est également un problème en France. Selon un rapport de 2018 du gouvernement français, 12 % des enfants ont subi des violences physiques et 8 % des violences sexuelles. La violence contre les enfants peut avoir un impact dévastateur sur leur santé physique et mentale.
Pour Yassine Yakouti, « si le gouvernement français a pris un certain nombre de mesures pour protéger les droits des enfants. Pour autant, les droits de l’enfant en France sont encore confrontés à des défis. Il s’agit notamment de la pauvreté, de la discrimination et de la violence à l’encontre des enfants. Le gouvernement français devrait continuer à travailler pour relever ces défis et pour s’assurer que tous les enfants en France jouissent de leurs pleins droits ».