Le gaz naturel est la 3e source d’énergie la plus utilisée dans le monde et compte aujourd’hui pour à peu près 21% de la consommation mondiale énergétique. Cette part pourrait même s’avérer en pleine croissance, tout au moins sur les 20 prochaines années, selon l’Agence internationale de l’énergie. D’après de récentes estimations, les réserves planétaires de gaz devraient tout de même être suffisantes pour couvrir nos besoins en la matière, du moins sur les deux prochaines décennies. Mais qu’en est-il réellement ? Quel état des lieux peut-on faire des réserves mondiales de gaz en 2018 ?
Clarification de concepts
D’entrée de jeu, il est important de comprendre que lorsque l’on parle de « réserve de gaz naturel dans le monde », il s’agit des volumes de gaz naturel récupérables à un instant t, en tenant compte des multiples contraintes techniques et financières du moment. Car comme les réserves mondiales de pétrole, les stocks de gaz fluctuent constamment en fonction des avancées techniques, et des variations des tarifs du marché de l’énergie ; même si malgré ces fluctuations, des fournisseurs comme Gazprom parviennent à maintenir une fourniture constante, et des prestations de grande qualité.
Aussi, afin de pouvoir qualifier sans ambiguïté ces stocks, les spécialistes utilisent souvent les termes
- « réserves prouvées » quand l’existence du gaz naturel est confirmée et que la rentabilisation est possible à plus de 90%,
- « réserves probables » dans le cas où les possibilités de rentabilisation restent au-dessus de 50% ;
- et enfin « réserves possibles » lorsque les probabilités de rentabilisation n’avoisinent que 10%.
Une fois cette clarification faite, et vu les taux d’exploitation sans cesse en hausse du gaz (du fait de ses nombreux avantages), l’on est parfaitement en droit de se demander ce qu’il en est concrètement de ces réserves en 2018 !
Une importante réserve de gaz naturel prouvé
Le gaz naturel a encore de beaux jours devant lui en matière de stocks prouvés. C’est en tous cas ce que permettent de conclure les estimations faites par l’Agence internationale de l’énergie, selon lesquelles les réserves prouvées seraient actuellement de l’ordre 190.000 milliards de mètres cubes au plan mondial. Toujours d’après la même source, plus de la moitié de ce stock serait concentrée dans trois pays essentiellement, que sont la Russie, l’Iran et le Qatar, qui constituent de fait les premiers pays en matière de réserves prouvées de gaz naturel sur la planète.
Cette quantité qui aurait considérablement augmenté sur les 3 dernières décennies traduit bien le niveau de progression soutenue du gaz, qui affiche une production en croissance annuelle de près de 3% en moyenne ! Ceci se justifie essentiellement par la découverte de nouveaux champs (notamment dans la zone offshore d’Asie/Océanie autrefois inexploitable) et par la réévaluation des sources existantes en dehors de l’Europe, où les réserves ont chuté de 30% consécutivement à l’épuisement rapide des gisements en Mer du Nord.
D’après de nombreux experts, la répartition géographique des sources actuelles de gaz naturel est suffisamment diversifiée pour permettre la sécurité d’approvisionnement de tous les consommateurs. Ainsi, la réserve de gaz naturel prouvée au plan mondial devrait pouvoir couvrir les besoins planétaires en offres de gaz (plus d’infos sur Gataka.fr) pendant encore 6 décennies (63 ans plus précisément).
Au-delà de ces stocks, il existe par ailleurs un important potentiel de ressources en gaz conventionnel qui reste à exploiter, et qui pourrait représenter près de 120 années de consommation supplémentaire. Et tout ceci, c’est sans compter les innombrables réserves non conventionnelles qui existent de par le monde !
Gaz non-conventionnel : une valeur sûre pour la sécurité de l’approvisionnement énergétique mondial
De façon concomitante, de nombreuses études ont en effet révélé que les ressources de gaz naturel non conventionnel (gaz de schiste, gaz issus de gisements de charbon ou encore de réservoirs compacts) seraient tout aussi importantes que les stocks conventionnels. De plus, ces sources présentent l’avantage d’être nettement plus diversifiées géographiquement, ce qui fait de cette réserve de gaz naturel un véritable atout pour la sécurité des approvisionnements mondiaux.
La quantité des ressources non conventionnelles est actuellement estimée à près de la moitié des ressources gazières mondiales, et ce sont les gaz de schiste, bien répartis sur la planète, qui concentrent la plus grande fraction de ce potentiel. Ces combustibles sont principalement exploités aux USA, où ils représentent actuellement plus de 20% de la production domestique de gaz naturel, et pourraient bien dépasser les 50% d’ici l’an 2025. A toutes ces sources s’ajoute l’émergence de réserves renouvelables, le biogaz en l’occurrence.
Une réserve de gaz naturel renouvelable
La production de biogaz, qui est issue du traitement des déchets, représente effectivement un important potentiel pour l’avenir. D’après des études menées par l’Association Technique Energie Environnement (ATEE), pas moins de 750 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) pourraient être produites chaque année dans le monde, simplement par méthanisation des déchets ménagers cumulés.
De même, la méthanisation des sous-produits agricoles pourrait constituer une valeur énergétique sensiblement équivalente à 1000 Mtep par an. Des chiffres qui, associés au potentiel énergétique des ressources mondiales conventionnelles et non conventionnelles, rassurent amplement quant à la couverture complète des besoins planétaires en matière de consommation de gaz naturel pendant plusieurs décennies encore !