C’est en 1937 et après délibération du Conseil général de la Côte-d'Or, que le très officiel statut actuel de la « route des grands crus de Bourgogne » a été adopté. Balisé par des petits panneaux ornés d'une grappe, cet itinéraire, qui fête cette année ses 81 ans, traverse pas moins de 37 villages et longe quelque 1247 parcelles – en Bourgogne, on parle de « climats » – où sont vendangés certains des meilleurs vins du monde. Et lorsque l’on fait du tourisme en Bourgogne, c’est bien entendu une route à suivre religieusement.
Du Nord au sud de la Côte d’Or
Marsannay, Gevrey-Chambertin, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges, Pernand-Vergelesses, Aloxe-Corton, Pommard, Volnay, Meursault, Puligny-Montrachet… Autant de noms de villages que d’appellations, et encore plus de noms de domaines. Et ça sonne aussi bien à l’oreille qu’au palais ! Cette très chic allée viticole a été inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial en 2015. Elle est à suivre sans la moindre modération, en voiture – D122, puis D138, de préférence à la D974 bien plus fréquentée -, à pied, à bicyclette, et même à cheval. Chaque moyen de locomotion a son propre tracé.
Un paysage plein de poésie
Les grands poètes aimaient le bon vin, ce n’est pas un mystère. Et il semblerait que les traditions vigneronnes leur rendent un bien délicieux hommage. Certains climats sont entourés par des murets de pierres, d'autres ignorent les clôtures ; pour tous, prière de ne pas déranger. Les prestigieuses appellations et les heureux propriétaires sont toujours signalés par une enseigne de fer forgé. Des cabanes à outils, une croix de pierre au bord du chemin – elle protège les pèlerins du vin -, un cimetière fleuri dessiné au beau milieu du vignoble complètent le décor. Celui de Gevrey-Chambertin s'appelle « Cimetière en songe », poétique offrande aux générations de laboureurs, de tailleurs, de cueilleurs, de maîtres de chais qui firent de cette coulée vineuse une merveille de délicatesse à savourer sereinement.
Cette terre riche, à mettre dans votre carnet de voyage, reste malgré tout loin de toute opulence. Seul l’amour de la vigne est visible et peut-être aussi celui des traditions.