Nelson Mandela, l’emblématique président sud-africain de 1994 à 1999, est connu pour avoir été le premier homme non blanc à exercer cette fonction dans son pays, après le démantèlement du système de l’apartheid. Avocat, ancien prisonnier politique, et farouche opposant au régime en place avant cela, son nom est célèbre partout sur la planète, et symbolise les combats pour le respect des droits humains. Mais l’ancien président, décédé en 2013, a également donné son nom à un autre phénomène, plus inquiétant, qui pousse les individus à croire en ce qui n’a pas été : décryptage de l’effet Mandela et des Deep Fakes, ces fausses nouvelles qui se propagent comme une traînée de poudre sur le web à l’aide de la manipulation des IA.
Décryptage de l’effet Mandela : un exemple étonnant de Deep Fake
Pour opérer un décryptage de l’effet Mandela, il faut remonter en 2010, lorsque la blogueuse Fiona Broome partage un souvenir précis de la mort de Nelson Mandela qu’elle situe dans les années 1980. Même si les faits historiques démontrent clairement le contraire et que son souvenir n’en est donc pas un, on découvre alors que de nombreuses personnes partagent le même souvenir. Depuis lors, le nom d’ « effet Mandela » est utilisé pour décrire un phénomène de mémoire collective erronée.
L’effet Mandela peut être attribué à différents facteurs, tels que la propension de la mémoire humaine à se déformer avec le temps, ou la réception d’informations fausses ou confuses. À l’époque, le traitement médiatique local avait effectivement communiqué sur la mort de Mandela. Mais aujourd’hui, les Deep Fakes s’appuient sur les IA et les réseaux sociaux, et plus seulement sur les médias traditionnels. Sans une protection efficace pour éviter la fuite des données, n’importe qui peut être touché par cette nouvelle génération de fausses nouvelles.
La montée en puissance récente des Deep Fakes
Les Deep Fakes s’appuient en effet sur certains biais de la perception humaine que le décryptage de l’effet Mandela permet de mettre en évidence. Si un esprit humain se trouve à un moment donné convaincu d’un fait ou une idée, et que certaines informations extérieures viennent en plus étayer cette croyance, alors les preuves contraires qu’on lui soumettra par la suite ne le feront que très difficilement revenir à la réalité.
Si l’inquiétude grandit aujourd’hui autour du phénomène des deepfakes, c’est à cause de la montée en puissance récente du nombre d’informations erronées qui transitent désormais sur le web. Elles sont en quelque sorte des médias numériques manipulés à l’aide d’IA afin de réaliser des vidéos ou des images trompeuses. A l’instar du président Poutine s’agenouillant devant Xi Jinping, les personnes visées peuvent dès lors apparaître dans des contextes dans lesquels elles n’ont jamais été placées.
Comment faire pour ne pas être victime des Deep Fakes ?
Du fait de cette montée en puissance des Deep Fakes, on comprend l’inquiétude générale. Le décryptage de l’effet Mandela nous a montré qu’un esprit humain convaincu n’est pas assez rationnel pour annuler immédiatement une croyance dès lors qu’on lui soumet une preuve contraire. Or, il est tellement facile aujourd’hui de construire des Deep Fakes qu’il n’est plus nécessaire d’être une personnalité en vue pour en faire les frais, à une époque où n’importe qui peut facilement apprendre comment localiser un numéro de téléphone mobile sans autorisation.
Chacun doit donc tout mettre en œuvre pour se protéger des Deep Fakes. La première chose à faire est évidemment d’empêcher la fuite de ses données, et notamment de ses photos, afin que sa propre image ne soit pas utilisée pour construire une fausse nouvelle. Il est important de se sensibiliser sur ces questions et d’apprendre à reconnaître les incohérences visuelles présentes dans les fausses images. Il convient enfin de renforcer son esprit critique et d’apprendre à se méfier des contenus sensationnels en croisant ses sources.
