Fin 2020, l’ETHRA lançait une grande enquête1 dans laquelle des dizaines de milliers de vapoteurs ont répondu2. A l’aube de la révision de la TPD, la directive européenne concernant les produits du tabac, les inquiétudes grandissent. Quelques espoirs aussi.
Il y a quelques années, la TPD arrivait en Europe. Une directive, c’est un lot de mesures qu’un état membre peut suivre, ou appliquer une partie. La mesure la plus emblématique prisé en France, c’est l’impossibilité pour un buraliste ou une boutique spécialisée dans la cigarette électronique de vendre des fioles de plus de 10 ml si elles sont nicotinées. La vente de fioles de 40 ou 50 ml est possible s’il n’y a pas de nicotine à l’intérieur. Résultat ? Les français n’ont pas vapé moins (c’était l’intention initiale), au contraire. Le taux de nicotine moyen est passé de 12 mg/ml à 4,9 mais la quantité de liquide de 3ml à 10,2.
Que dit la nouvelle étude ?
L’étude met déjà en évidence un point : la vape, ça marche. Plus de 37.000 personnes ont répondu. Parmi elles 94% étaient des vapoteurs et une grande majorité d’entre elles des vapoteurs exclusifs, c’est-à-dire qu’elles ne fumaient pas et n’utilisaient aucun substitut nicotinique. En effet, 78% des répondants ont totalement arrêté de fumer. Attention, c’est une étude avec toutes les limites qu’elle peut comporter mais avec environ 7.000 répondants en Italie, en France, un peu moins en Allemagne ou en Espagne (des pays dont la TPD a été adoptée de façon très variable en fonction des états), on commence à avoir une idée précise des attentes européennes en la matière.
On sait surtout précisément les raisons d’un passage à la vape. Ils sont près de 97% à justifier leur transition pour bénéficier d’une meilleure santé. Plus de 90% manifestent le désir de moins fumer, ou d’arrêter. 82% sont sensibles aux réglages que permettent les cigarettes électroniques. 78% cherchent des arômes intéressants. Le coût, moins onéreux, n’arrive qu’en cinquième position chez près de 65% des utilisateurs de cigarette électronique. Au niveau des attentes, les vapoteurs, pour près de 80% d’entre eux, espèrent grandement un retour au monde d’avant, quand les grandes fioles pouvaient être nicotinées afin de produire moins de plastique.
Surtout des craintes
Quand on a vu les résultats de la première TPD, on avait surtout des craintes. Deux énormes craintes. La première, c’est la disparition des arômes, la seconde, c’est une hausse des taxes. Et il faut partir du postulat que les utilisateurs de cigarette électronique n’ont pas du tout l’intention de modifier leurs habitudes comme le démontre l’étude.
Dans certains pays, la disponibilité des différentes saveurs est limitée. Résultat ? Seulement 45% des résidents de ces pays utilisent leur marché national pour vaper. Autrement dit, la majorité des résidents de ces pays passe commande sur Internet des saveurs et évidemment, à l’étranger. Si tous les pays d’Europe interdisent les arômes, ce serait la porte ouverte à la consommation extra-européenne. Et là, c’est loin d’être une bonne nouvelle. Car la TPD version 1 a quelques intérêts dont celui-ci : en Europe, les normes sont strictes et la composition des e-liquides obéit à des contraintes sanitaires précises. Et il y a une autre inquiétude qui pourrait avoir des conséquences encore plus néfastes : les taxes. Même si le coût de la cigarette électronique par rapport à celui du tabac n’arrive qu’en cinquième position des raisons de la transition vers l’e-cig, quelques chiffres sont vraiment à prendre en compte. Et là, il faut étudier les chiffres pays par pays, notamment ceux de l’Italie, de l’Estonie, du Portugal et de la Finlande qui ont créé des taxes allant de 1 à 3 euros par fiole.
Sans surprise, ces pays évoquent le prix comme une entrave au passage à la cigarette électronique. En gros, une petite fiole de 10ml revient à 10 euros dans ces pays. Près de trois quarts des vapoteurs « réagiraient » à cause d’une hausse. Et le mot « réagir » n’est pas à prendre à la légère, il faut bien entendre derrière ce simple verbe « s’orienter vers le marché noir ». Et là encore, derrière des intentions anodines, des effets peuvent être dévastateurs.
Et pourtant, l’e-cigarette, ça marche
Oui, ça fonctionne, pour une grande majorité de gens qui ont fait la démarche. A partir du moment où l’on est en face d’un système simple, efficace, peu onéreux. Pour ne citer qu’un seul modèle, déjà évoqué dans un lien plus haut, parlons de myblu, un système qui en plus a fait le choix de l’écologie en ce qui concerne le recyclage des capsules. myblu, c’est une petite batterie, des capsules qui se clipsent dans ce dispositif. Inutile d’appuyer sur un bouton, c’est l’aspiration de l’utilisateur qui permet la vaporisation.
Le matériel est élégant, discret, ne va pas générer une vapeur démesurée. Le choix des saveurs est grand et on sait grâce à l’étude de de l’ETHRA que c’est un des points clé attendus par les vapoteurs. Autre intérêt : la marque Blu est disponible chez une écrasante majorité des buralistes, quelle que soit la localité dans laquelle vous vous trouviez, s’il y a un bureau de tabac, il y a de fortes chances pour que vous trouviez une capsule pour ce dispositif. L’étude montre aussi qu’un accès compliqué est une entrave à la transition vers la cigarette électronique.
L’Europe a un levier incroyable pour un passage à la consommation de nicotine vaporisée et non par combustion, on attend donc de voir le résultat.
1 : https://ethra.co/images/CP_rapport_ETHRA_Survey_Juin_2021_FR.pdf
2 : https://fr.vapingpost.com/europe-resultats-de-lenquete-de-lethra-avec-pres-de-35-000-repondants/